Carnet de route
Séjour raquettes alpine février 2025
Le 07/03/2025 par Mathilda
Histoire presque vraie de notre sortie Alpine
Arrivée
Départ samedi matin à 5h du Mans, répartis dans deux voitures. Dès le trajet, la compétition commence : Valentin creuse l’écart et met presque une heure d’avance à Vito. Dans les dents Vito !
Arrivés sur place, on savoure un repas mémorable préparé en amont par Vito : des lasagnes aux mille couches. “Sarah, ça rab’ ? “ s’écrit Vito, les lasagnes sont si généreuses que chacun peut même se resservir deux fois.
Mathilda veille à rappeler à Vito les règles de base pour utiliser le DVA, histoire d’éviter toute improvisation en montagne.
Jour 1 – Escalade sur cascade de glace à Crévoux
Première journée d’alpinisme, direction Crévoux pour de l’escalade de couenne sur glace.
C’est un plaisir de partager la route avec le guide, qui nous raconte les montagnes, la région et, entre deux virages, quelques anecdotes sur sa vie personnelle.
Le cadre est à couper le souffle, un véritable enchantement malgré la marche d’approche exigeante.
Sarah, après un départ compliqué, parvient à boucler une longueur avec brio – une belle victoire !
Mathieu, quant à lui, adore la sensation du piolet qui mord dans la glace. Mais sur le retour, il reste tremblant après une scène qui aurait pu être dramatique : Mathilda, glissant sur une pente de 200 mètres, (bon okay 1 mètre ) se rattrape de justesse et avec une élégance inattendue, grâce à son plus grand atout… ses fesses !
A la fin de la journée Vito, savoure la satisfaction d’avoir terminé une longueur avec une petite bière, même si son bâton n’a pas survécu à cette sortie.
De son côté, Valentin se remet d’un drame personnel : la disparition de son comté. Le mystère est résolue par l’inspecteur Lebreton, Vito est jugé coupable ! Heureusement, la crise est évitée de justesse grâce à un subterfuge ingénieux : du gruyère, habilement déguisé en comté, est discrètement restitué. Valentin n’y voit que du feu, et l’ordre est rétabli.
Une première journée intense et riche en émotions, encadrée avec bienveillance et pédagogie, comme le précise Mathieu, par notre guide, Simon Rémy.
Jour 2 – Grande voie en cascade de glace à Ceillac
Deuxième journée d’alpinisme, direction Ceillac pour une grande voie en cascade de glace. Deux cordées se forment : une équipe de filles accompagnées du guide et une équipe de garçons.
Valentin, en tête, impressionne tout le monde par son aisance… jusqu’à ce qu’un glaçon, expédié par Sarah, lui balafre la joue. Un test involontaire de sa résistance à la roche ! Valentin est quasiment défiguré. Ses collègues Manceaux
et ses proches, s’inquiètent sérieusement : reviendra-t-il avec ses deux bras et ses deux jambes ? Suspense.
Pour finir la cascade « Le Cigare » offre un spectacle magnifique avec sa dentelle de glace et sa transparence bleutée. Sarah se permet une sieste bien méritée à son pied.
En fin de journée, Mathieu se lance dans la préparation du repas… en quantité digne d’un régiment. Heureusement, comme le fait remarquer Valentin, cela tombe bien : nous sommes dans une cité fortifiée.
Lors du débriefing, tout le monde est satisfait de ce début de séjour. On se motive à poser plus de questions au guide pour ne pas trop se laisser porter et, consensus général : Mathieu doit prendre moins de photos !
Jour 3 – Montée au refuge de La Blanche
Sur le parking, Vito s’étonne du rythme de course du guide, qu’il trouve étonnamment lent pour un professionnel… jusqu’à ce qu’il réalise que le guide ne court pas, il marche simplement. Une démonstration discrète mais implacable de son niveau.
Le guide nous partage une histoire digne d’un film d’aventure : pris dans une avalanche, il a survécu grâce à sa force héroïque… nageant le papillon à la surface du flot de neige, impliquant un chien et du bouche-à-bouche. Le ton est donné.
Il a neigé dans la nuit, et on espère monter au-dessus des nuages pour admirer un paysage immaculé. Mais en réalité, la montée est rude, le temps capricieux, et la visibilité quasi nulle : un vrai jour blanc. C’est difficile, mais l’arrivée au refuge nous offre une belle récompense : un bon feu de cheminée, et nos soupes chaudes.
Après s’être réchauffés, place aux exercices : initiation au DVA. Le guide cache un émetteur et chacun doit tour à tour le retrouver.
Le repas du soir est un régal, et l’ambiance monte encore d’un cran avec les jeux de Vito. Mathilda remporte la première manche grâce à sa légendaire technique du “heinnn ?”. La seconde victoire revient à Sarah, qui bluffe avec une aisance redoutable et inquiétante !
Mathieu, avec sa gentillesse habituelle, nous guide dans nos étirements à la fin de cette journée bien remplie. Un vrai coach, toujours prêt à nous encourager, à nous détendre et à bien récupérer. Valentin, quant à lui, n'a évidemment pas besoin de ces conseils, sa souplesse frôle l'excès — un véritable chewing-gum humain.
En parlant de chewing-gum, il paraîtrait, j’ai vaguement entendu dire, que Mathilda aurait elle aussi des jambes un peu flasques, une tenue du piolet légèrement mollassonne, et une fâcheuse tendance à finir les fesses dans la neige. Mais bon… ce ne sont que des on-dit !!
Jour 4 – Randonnée en raquettes au col de Saint-Véran
La journée commence avec une belle surprise : une hermine fait son apparition, blanche comme la neige, un petit cadeau de la nature.
On attaque la rando en raquettes sans vraiment savoir ce qui nous attend là-haut. Valentin sacrifie sa force, en passant devant et en nous réalisant une trace parfaite dans la neige. La montée est rude, la vue bouchée, mais d’un coup, tout s’ouvre : la montagne surgit entre les nuages, grandiose. Des paillettes de neige scintillent dans l’air, accrochées aux rayons du soleil, enveloppant le paysage d’un éclat magique !
Nous demandons à des randonneurs, plus lents et clairement moins bons
(avec un air pas très raffiné, il faut l’avouer) de nous prendre en photo. Pas des photographes de qualité, mais bon… on fait avec !
La descente est un pur plaisir. Chacun savoure le fait de tracer sa propre voie dans la neige vierge. En tête de file, Vito adopte une posture de vrai leader, et notre guide Simon ne manque pas de le féliciter : une belle prestance en montagne !
Sur le chemin du retour, Mathilda et Sarah assistent à une véritable mascarade : des tricheurs se font tirer par leurs chiens en chaussons, d’autres dévalent en luge… aucun honneur ! Honte ! SHAME ! SHAME !
Nouvelle session de recherche DVA pour conclure la journée. Mathilda dépasse toutes les attentes de Simon, qui lui confie qu’elle n’a plus besoin de guide, elle a désormais toutes les compétences requises, elle n’est plus un petit padawan. Fidèle à elle-même, elle garde cette révélation pour elle, sans s’en vanter auprès du groupe.
Sur le chemin du retour, Mathieu, ne voulant absolument pas quitter ses raquettes, dévale la pente à toute vitesse. Bien que le groupe tente de le ratrapper, et de le raisonner, rien n’y fait. Il décide de finir le trajet ainsi, et, étonnamment, bien qu’à une heure de route en voiture, il arrive au logement avec cinq minutes d’avance sur le groupe. Pas une goutte de sueur, frais comme un gardon. Après quelques échanges bien sentis, le gollum/Mathieu consent enfin à retirer ses précieuses raquettes, non sans larmes et hurlements. On le rassure : il pourra toujours les remettre pour dormir.
Une journée parfaite entre aventure, et petites victoires personnelles.
Jour 5 – course à l'Eperon Bouchier
Ce matin, direction l’Eperon Bouchier pour une grande voie bien engagée. On se répartit en cordées de deux : Sarah grimpe avec le guide (grosse tension ! Elle a totalement zappé Vito, qui, vexé, refuse désormais de la prendre en photo. Il jure qu’il ne terminera pas son dixième album de « ❤️❤️photos of Sarah in the mountains ❤️❤️»). Pendant ce temps, Mathieu et Mathilda grimpent ensemble, Mathilda en second. De leur côté, Valentin et Vito s’élancent, et Vito en profite pour se challenger en prenant une ou deux longueurs en tête.
La course est variée, exigeante : on alterne entre l’utilisation des crampons et du piolet sur certaines sections. Les efforts sont constants, et on n’a même pas le temps de savourer notre salade. C’est intense ! Le guide nous rappelle régulièrement “ceci n’est pas une pause” !
Enfin, sauf pour Valentin, qui, une fois au sommet, a eu le temps de lire le dernier Harry Potter, de déguster un rôti et de boucler sa compta de l’année 2024.
Mathieu, en rattrapant la cordée du guide, en profite pour apprendre des manipulations de corde et des techniques utiles. Mathilda et Mathieu sont ravis de grimper ensemble, chaque longueur leur prouvant qu’ils peuvent gérer des courses plus simples à deux. À fond l’équipe des loutres !
Sarah et Vito, qui, il y a encore quelques années pensaient que les courses de glace n’étaient pas à leur portée, sont fiers de leur parcours du jour. Valentin, de son côté, est content d’avoir pris la tête de sa cordée et d’avoir géré de manière autonome. Toutefois, il aimerait en apprendre encore plus et profiter davantage des compétences du guide pour perfectionner sa pratique.
Sixième journée en raquettes autour des chalets de Clapeyto.
On part un peu à l’aventure, sans trop savoir ce qu’on va faire. Nous faisons un trois par trois.
Le temps ? Grand soleil, mais le vent souffle fort ! Ce matin, on aimerait bien refaire quelque chose d’intense comme hier. Météo interne ? Vito, n’est pas trop en forme avec l’altitude pour l’instant mais il est vaillant !
Nous nous équipons avec tout le matériel nécessaire, mais une fois dans la montagne, la via ferrata s'avère impossible. On voit des avalanches au loin, des cassures aussi.
Finalement, nous optons pour une magnifique randonnée en raquettes. Cela nous donne l’occasion de réviser un peu nos compétences en cartographie. Sur le chemin Vito et Sarah s’émerveille du privilège que nous avons de fouler ces paysages immaculés de neige, qui s’étendent comme des dunes blanches. Le vent soufflant à 60 km/h soulève la neige en haut des montagnes, créant un voile flou et des formes ondulées sur les pentes, telles des draps posés sur la roche.
En redescendant, on passe au-dessus d’un ruisseau. Vito, en mode grand écart avec ses raquettes, saute par-dessus comme une ballerine, éclaboussant délicatement ses camarades au passage, tout en finesse.
On croise quelques randonneurs et personne en ski de fond. Le guide leur fait une remarque quand même : “pas sympa la porte laissée ouverte, ça fait un sacré courant d’air.”
On termine la journée par une dernière bière avec le guide. C’est là qu’il réalise que c’est la Saint-Valentin… et qu’il a oublié à la fois l’anniversaire de sa copine et la fête. Pour la première fois de la semaine, on le voit fébrile. Il nous dit adieu d’une main légèrement tremblante.
Le soir venu, nous faisons un point, rangeons nos affaires et préparons le retour. Le dîner est savourés, avec des restes parfaitement dosés. On termine la journée bien fatigués, prêts pour une bonne nuit de sommeil avant le grand départ.
7 eme jour
Départ en voiture à 5h45 du matin, et voilà que Vito se retrouve avec sa voiture coincée dans un ravin. Valentin, calme comme jamais, garde la tête froide. Avec la lumière de sa torche, il fait preuve de sang-froid et place astucieusement des cailloux pour créer un tremplin. Avec Mathieu, il pousse la voiture, et en un effort bien dosé, ils parviennent à la sortir du pétrin. L’heure du départ arrive, c’est avec une petite larme à l’œil que nous nous quittons, conscients d’avoir partagé un moment inoubliable.





